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La Peinture et moi

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 J’ai toujours cette sensation d’avoir eu la merveilleuse vision,  en venant au monde, de toutes ces couleurs qui peuplent notre île… Cette jolie Martinique toute bleue et parsemée d’arcs en ciel lavés par la pluie… Bien sur tout cela virevolte dans ma tête….

Originaire de la Martinique, je vis ici et là-bas comme on dit…. Créole. Je n'en sais rien … Nous sommes tellement « tout » chez nous… auréolés de toutes ces couleurs tropicales… Le cercle chromatique est en nous et avec lui toutes ses nuances….

J’ai eu cette chance de toucher à cette baguette magique qu’est le pinceau...Mes frères et moi avons tous baignés dans cette atmosphère chaleureuse propice à la création….

Ma mère alors devenait une fée qui peignait des paysages et des natures mortes…. Elle prenait son chevalet et le posait devant la nature, elle peignait et je m’émerveillais de la vie qui émanait de ces couleurs… et moi je peignais des arbres… J’aimais les troncs… tordus, secs, noueux, morts… je rêvais les grands gestes où la matière s’élance sur la toile…

 Et puis, la fée a disparu et à  15 ans le pinceau s’est fait lourd…

J’ai traduit autrement, J’ai fait de la danse, des acrobaties, je me suis étourdie dans d’autres circonvolutions colorées, j’ai tracé avec mon corps ces troncs noués, élancés et pleins de ramifications…

Mais ce passé de couleurs m’a rattrapé en chemin… Je me suis réveillée… J’ai dit « je vais peindre, je ne sais pas si «je sais » mais j’ai envie et je vais peindre »  J’ai alors intégré des ateliers, je me suis assises à nouveau sur les bancs du savoir, à Bordeaux, à la Martinique, j'ai évolué, j'ai appris et puis d'ateliers en ateliers,, de fusain et de sanguine où je me suis immergée, je me suis essayée au dessin académique et ….

Et.. Magie!  J’ai découvert les techniques, les matières, les senteurs et j’ai touché, malaxé et j’ai réalisé que j’avais trouvé mon « truc»…

Bouger et me mouvoir à la manière d’un grand marabout avec mes pinceaux, mes mains, mes couteaux ... Délices…. 

Quand je me tiens devant ma toile blanche, c’est un grand moment… C’est cette toile qui va traduire mes émotions, mes délires, mon moi intérieur… Au fur et à mesure, je découvre ce moi que je projette sur ce support qui devient alors mon prolongement…

J’aime aussi bien les corps, les arbres morts, les circonvolutions, les grandes surfaces où se mêlent et se superposent des lisses et des reliefs, des brillants et des mâts… Je ne m’en lasse pas et j’ai l’impression que je pourrais en faire à l’infini… La matière m’en coule des doigts…

         

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